JOSE DE GUIMARAES
“Les voix nomades” de José de Guimarães à l’Espace Européen pour la Sculpture dans le Parc régional Tournay Solvay en 2007.
José de Guimarães par Colette Lambrichs
José de Guimarães est portugais. Comme ses ancêtres, il sillonne les mers de tous les continents et, comme eux, il dépose, dans les endroits où il accoste, d’étranges objets, futurs témoins de son passage. De quel culte sont-ils les instruments ? Quelle colère apaisent-ils, et de quel dieu ? Sont-ils conçus en fonction du lieu où ils vont séjourner ?
Les arbres à mots. Les vibrations dans l’art font penser à la musique. C’est l’écoute des feuilles qui poussent aux branches, le regard sur leurs mouvements dans les arbres. Les pigments se racontent des histoires dans les couleurs, comme la matière dans un volume. L’appel de la lumière rayonne dans les yeux. La tête se remplit de beauté ludique qui a poussé dans la terre et qui grimpe aux troncs des arbres. Elle sort de corps qui danse et qui deviennent la danse des volumes. Les ondulations des lettres qui forment les mots sourient dans toute sensualité. Depuis toujours, José de Guimarães joue avec les mots. Il les confond au chant des oiseaux, à la sagesse d’un totem, au mystère d’un masque, à la nébuleuse d’un esprit. Il les transforme en un poème qui jongle dans la vie du mythe et du quotidien, comme un bout de photo dans un collage, le mot “amor” dans une peinture, un pantalon dans une sculpture téléphonique.
En jouant avec des formes dont la vibration renvoie à d’autres sons, à d’autres sens, loin dans l’espace – loin en nous-même -, José de Guimarães nous livre des messages cryptés des poèmes en trois dimensions qui traversent le mur des langues, des religions, des coutumes et des civilisations.